Contrat de rivière Dyle-Gette

lundi 2 décembre 2024

L’inventaire des atteintes aux cours d’eau en Dyle-Gette fait peau neuve

Entre janvier 2014 et janvier 2016, l’inventaire des atteintes le long des cours d’eau s’écoulant dans le bassin Dyle-Gette a été quasi intégralement refait par les membres de la Cellule de coordination du Contrat de rivière du même nom. Le constat est assez mitigé avec au menu un peu plus de 3600 points noirs recensés (hors espèces exotiques envahissantes).

Bassin

 De nos jours, les cours d’eau subissent une intense pression, liée notamment aux activités humaines : pression urbanistique, pression industrielle, pression agricole, … etc. Cet état de fait n’est bien sûr pas sans conséquence directe, et ceci malgré l’existence de nombreuses réglementations et autres normes en tous genres visant justement à protéger nos cours d’eau.

Une des missions des Contrats de rivière, précisée dans l’Arrêté du Gouvernement wallon du 13 novembre 2008, est de disposer et de tenir à jour un inventaire de terrain des atteintes aux cours d’eau pour le sous-bassin hydrographique dont ils dépendent. Cet inventaire est directement lié au protocole d’accord triennal et doit être considéré comme la source d’information de base en vue de la planification des engagements à souscrire par chacun.

C’est ainsi que l’entièreté de l’inventaire du CRDG a été renouvelé ces trois dernières années sur la quasi entièreté du linéaire de cours d’eau. Il reste en effet encore quelques rivières à parcourir pour avoir entièrement couvert le réseau hydrographique local (quelques manquements encore sur Chastre, Chaumont-Gistoux, Genappe, Jodoigne, Orp-Jauche et Wavre, soit environ 10 cours d’eau pour 60 km).

Bref retour

Pour rappel, les données relevées dans notre ancien inventaire dataient pour la plupart de 2001 (partie Dyle) ou 2004 (partie Gette). Celles-ci avaient été remises à jour, une première fois via un questionnaire envoyé aux communes en 2006, puis une deuxième fois en 2010 et 2011, par notre joyeuse escouade de bénévoles qui est repassée ponctuellement sur la plupart des points ; en complément, quelques petits cours d’eau qui n’avaient jusqu’alors jamais été inventoriés l’ont été en 2012.

Bref, données anciennes avec encore de nombreuses zones d’ombre, mises à jour ponctuelles sans couvrir l’ensemble du linéaire, problèmes de localisation et de photos, … on ne pouvait donc réellement, malgré cette intense débauche d’énergie, se faire une véritable idée des pressions réelles et actuelles subies par les cours d’eau du bassin. Il était alors pleinement justifié de repartir d’une page blanche et de tenter l’exercice d’un inventaire le plus précis possible afin de disposer d’une bonne vue d’ensemble et de s’attaquer à la résolution de ces problèmes sur une bonne base. Seul bémol, ce nouvel inventaire plus exhaustif que le précédent n’est du coup pas comparable en termes de chiffres et d’évolution, du fait du changement de méthodologie.


Un peu de méthodologie

Cette fois-ci, c’est la Cellule de coordination du CRDG, seule ou accompagnée, qui a répertorié l’ensemble des points noirs (PN). Cet aspect méthodologique permet de minimiser les biais liés à l’appréciation personnelle de la situation par des opérateurs multiples. Du point de vue pratique, excepté en 2014, l’inventaire a été réalisé à l’aide d’une saisie informatique directement sur le terrain via une application de prise de données in situ, fournie par la cellule d’encadrement des Contrats de rivière de la Région wallonne (merci à eux !). L’utilisation de cet outil a en effet permis un grand gain de temps dans la validation et la mise en forme des données notamment en ce qui concerne l’encodage cartographique. Le levé de ces atteintes a été en grande partie réalisé les pieds dans la rivière. En effet, il a très souvent fallu passer dans le cours d’eau-même pour arriver à en parcourir l’entièreté du linéaire, notamment aux endroits où les deux rives, voire berges, donnaient directement sur des jardins ou des maisons.

 Photo 1

Comme lors du précédent exercice, sur le terrain, les observations ont porté sur :
• Les rejets d’eaux usées arrivant dans les cours d’eau (égouts publics ou rejets de particuliers)
• Les dépôts de déchets (divers types) sur les berges ou les rives proches
• Les érosions de berges dommageables (origine naturelle ou liée au piétinement par le bétail)
• Les ouvrages d’art dégradés (ponts, passerelles, murets, vannes, … etc)
• Les entraves qui peuvent constituer un obstacle au bon écoulement des eaux et un risque d’inondation dommageable (origine naturelle ou artificielle)
• Les protections de berges dégradées (tunages, gabions, … etc) pouvant menacer les biens ou entraver le cours d’eau
• Les berges de cours d’eau pulvérisées avec des pesticides
• Et enfin d’autres atteintes qu’on ne peut classer ailleurs (remblais, drainages, cas particuliers, … etc)

Sachez enfin que cet inventaire a été présenté à l’ensemble des partenaires du Contrat de rivière Dyle-Gette lors de l’assemblée générale en mars de cette année et ses résultats y ont été approuvés à l’unanimité.

Photo 2

Et au final, afin que tout le monde puisse également se rendre compte de l’état de la situation, il a été convenu de réaliser des cartographies globale à l’échelle du sous-bassin Dyle-Gette et locales à l’échelle de chacune des communes. Ces cartes peuvent d’ailleurs être consultées en fin d’article.

Résultats

Recenser les atteintes, que ce soit le long des cours d’eau, le long des voiries, ou ailleurs, est un travail continu : certaines disparaissent qu’il y ait eu intervention ou pas, d’autres apparaissent … Toutefois, il faut bien fixer les choses à un moment ou à un autre, pour pouvoir faire un bilan.

Au final donc, cet inventaire, réparti sur 3 ans (2014 - 2015 - 2016) aura nécessité quelques 63 jours de terrain (tout ou partie) et aura permis de couvrir un peu plus de 626 kilomètres répartis sur 131 cours d’eau concernés. Un total non négligeable de 3633 points noirs (dont 1834 points noirs dits « prioritaires ») a pour l’instant été recensé. Notons tout de suite qu’une part non négligeable de ces points (55 %) correspond à des rejets d’eaux usées, ce qui en fait comme précédemment la principale pression sur les cours d’eau du sous-bassin hydrographique Dyle-Gette (ailleurs aussi en Wallonie en fait).

Comme déjà dit plus haut, le fait que le nombre total de points noirs recensés au cours de cet inventaire « 2014-2016 » (N = 3633) soit nettement supérieur au nombre total recensé dans le cadre du précédent inventaire « 2011-2013 » (N = 1400) ne veut pas dire qu’il y a plus d’atteintes aux cours d’eau maintenant que précédemment. Les deux inventaires diffèrent par leur méthodologie et ne sont donc pas directement comparables. Par contre, en termes de proportions, les deux inventaires affichent les mêmes tendances.

La situation des différentes atteintes aux cours d’eau recensées au 30 octobre 2016 se résument ainsi :

Tableau

Inv2014 2016 Inv2011 2013
 

Rejets d’eaux usées : petit à petit l’oiseau fait son nid

Il s’agit toujours, envers et contre tout, d’une des principales sources de pollution du réseau hydrographique local, par ailleurs déjà bien eutrophisé ; n’en jetez plus ! Ainsi, même si la situation s’est grandement améliorée ces dernières années au niveau du taux d’équipement en termes d’épuration collective, il reste encore pas mal de travail à faire au sujet des rejets individuels directs qui concernent quand même 77 % des quelques 2000 points rejets encodés, soit plus de 1500 tuyaux de rejets qui débouchent directement dans le cours d’eau sans passer par la case égout.

Quelques petites agglomérations rurales doivent encore être épurées ci et là au moyen de stations d’épuration collectives ; en Brabant wallon, celles-ci seront, dans le futur (proche), probablement basées d’avantage sur des techniques extensives type lagunage. Cette technique d’épuration est en effet plus efficace pour le traitement de petites charges d’eaux usées partiellement diluées par les eaux claires, comme c’est bien souvent le cas avec le tout à l’égout dans les petits villages. D’ailleurs les prochaines stations d’épuration collectives qui devraient voir le jour dans le bassin Dyle-Gette seront envisagées le long de la Néthen et du Pinchart, respectivement sur Grez-Doiceau et Ottignies-LLN, toutes deux de type extensif.

Autre chantier à venir mais plus conséquent celui-là, va être de remédier au problème du faible taux de raccordement à l’égout. Le long des cours d’eau, pour ne parler que d’eux, de trop nombreux cas de rejets directs existent encore un peu partout dans le bassin, et notamment parfois là où les égouts, collecteurs et stations d’épuration sont pourtant opérationnels et fonctionnels. Le problème du non raccordement à l’égout est donc général, aucun coin du bassin n’en réchappe et les grands perdants dans l’histoire sont bien sûr les nappes phréatiques, nos réservoirs d’eau potable et les cours d’eau ! Pas de répit …

Le Contrat de rivière Dyle-Gette ne reste bien sûr pas inactif face à cette thématique. Après avoir organisé une journée de travail sur le problème du raccordement à l’égout auquel font face toutes nos communes partenaires[1]  Le prochain protocole d’accord 2017-2019 du CRDG, qui vient d’être approuvé lors de la dernière assemblée générale d’octobre, compte s’attaquer à la résolution d’au moins 800 atteintes de ce type … Vaste ambition qui ne veut bien sûr pas dire que ces 800 PN vont virer au blanc sur la cartographie (cf en fin d’article), mais qui traduit bien en tous cas que les partenaires du Contrat de rivière Dyle-Gette se sentent particulièrement concernés et se mobilisent pour tenter de résoudre ces problèmes.

Un autre type de rejet est lui aussi un peu trop souvent constaté le long de nos cours d’eau ; il s’agit du rejet d’eaux usées d’origine agricole, comme les effluents d’élevage (trop plein de fosses à lisiers, fuite, …). Là aussi c’est une thématique compliquée, normalement régie par une réglementation mais qui relève d’enjeux environnementaux mais aussi sociaux et financiers. Encore une fois, la résolution de ces problèmes ne se fera pas en une fois mais au gré des possibilités et des opportunités. En ce domaine, le Contrat de rivière Dyle-Gette peut s’appuyer sur l’expertise et la connaissance de terrain du Département de la Nature et des Forêts (DNF) et de la Direction du Développement Rural, toutes deux du SPW-DGO3.

[1] L’obligation de raccordement à l’égout est une matière communale.

Dépôts de déchets : toujours trop !

Avec 1076 PN, les déchets sont aussi très présents le long des cours d’eau, ces derniers semblants même être des endroits idéaux où déverser tontes de pelouse, déchets de jardinage, déchets de cuisine ou autres déchets de construction. Le cours d’eau est souvent en bordure de propriété et en contrebas, les déchets y seront donc à leur place, cachés ; et si ces derniers tombent dans l’eau c’est encore mieux car le courant ira les emporter loin de ma propriété. Pratiques usuelles, voire générationnelles ou de voisinage pour certains, ces dépôts sont pourtant souvent le fait d’une négligence et d’une méconnaissance de la part de leur auteur (« les tontes de pelouse vont étouffer les orties »). En effet, les campagnes globales de sensibilisation mais encore plus les envois personnalisés de courrier aux contrevenants (tout cela est quand même régit par une réglementation spécifique) semblent porter leurs fruits une fois ceux-là mis au courant du problème.

Sachez en effet que lorsque ces déchets - et leur accumulation - sont situés en crête de berges ou trop proches des cours d’eau, même s’ils ne sont pas aussi polluants que les rejets d’eaux usées, ils peuvent quand même être très perturbateurs pour le bon fonctionnement hydraulique et écologique de la rivière et ce pour plusieurs raisons.

  • Le fait que les déchets soient entreposés sur la berge va asphyxier et faire pourrir la végétation qui y pousse fragilisant d’autant la berge qui sera beaucoup plus sensible aux phénomènes d’érosion notamment en période de crue.
  • Dans le cas des dépôts de matières organiques, ces dernières vont, en se dégradant, relâcher les matières azotées qu’elles contiennent, favorisant un enrichissement excessif des lieux à la fois dans l’eau par écoulement et sur les berges (phénomène d’eutrophisation). Ce milieu riche va créer des conditions locales propices à l’arrivée d’espèces considérées souvent comme indésirables : les espèces nitrophiles (orties, liserons, gaillets, Rumex, … etc).
  • Ces déchets risquent au final de tomber dans le cours d’eau et de former des entraves ou des bouchons qui vont favoriser la montée des eaux en amont et donc accroître les risques d’inondations.
  • Une fois tombés dans l’eau, visuellement et esthétiquement parlant ce n’est pas l’idéal non plus. Rien n’est plus plaisant en effet que de voir des déchets charriés par le cours d’eau ou déposés aléatoirement sur les berges au gré des crues.
  • In fine, les déchets végétaux charriés par l’eau vont s’accumuler au niveau des zones à faible courant, se décomposer, eutrophiser et favoriser l’envasement à cet endroit avec ponctuellement des inondations comme conséquence possible.

Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, on a donc tout intérêt à stocker ses déchets chez soi loin de la rivière, à les acheminer dans les bonnes filières pour le tri (les parcs à conteneurs ne sont quand même pas si éloignés que ça) ou à faire un compost !

Les partenaires du Contrat de rivière sont particulièrement actifs et engagés en la matière car pas moins de 80 actions du tout nouveau protocole d’accord 2017-2019 concernent la thématique des déchets. Au final ce sont même quelques 677 PN qui sont nommés dans la charte et pour lesquels va donc être initiée une procédure de résolution. Comme précédemment, soyons réalistes, ce n’est pas pour autant que ces 677 PN seront résolus dans la pratique même si c’est le but, mais au moins une responsabilisation (et une surveillance) des acteurs aura été mise en place … d’autant que dans le même temps, d’autres tas de déchets auront vu le jour ailleurs.

Erosions de berge

Betail

Ce type d’atteintes concerne environ 290 PN ; quasi tous sont liés au bétail.

Il existe pourtant un Arrêté Royal datant de 1970 qui impose la pose de clôtures sur les pâtures le long des cours d’eau non navigables classés. Cette réglementation a même été récemment mise à jour par l’Arrêté du Gouvernement wallon du 17 octobre 2013. Seulement, étant donné la complexité du terrain et des cas rencontrés ainsi que du fait de certaines dérogations (mais aucune en Dyle-Gette), ces dispositions restent encore parfois peu appliquées. Le bétail a, de plus, depuis toujours fréquenté les cours d'eau pour s'abreuver et certains s'étonnent alors que ces pratiques "naturelles" soient remises en cause.

Mais la situation générale aujourd'hui, avec l'avènement, suite à l'urbanisation, de pollutions provenant de nombreuses autres sources (eaux usées, déchets, érosion des cultures, …) est telle qu'un effort est demandé à tous les acteurs pour espérer améliorer l'état des cours d'eau : les gestionnaires des cours d'eau, les riverains et les autorités.

D’un point de vue environnemental, les principales conséquences de l'accès du bétail au cours d'eau sont la dégradation des berges et de la végétation riveraine, l'apport de terres en suspension dans les cours d'eau et l’altération de la qualité de l'eau. Cela peut par exemple entraîner l’envasement du cours d’eau et par la suite des inondations.

D’un point de vue agricole, des conséquences dommageables existent également :

  • l’eau peut être impropre à la consommation et peut donc nuire aux rendements de l’exploitation.
  • le piétinement des drains et des sorties de drainage par le bétail empêche l’eau d’être évacuée. Une zone humide peut alors se former.
  • le piétinement des abords du cours d’eau va créer des zones boueuses où l’eau est stagnante, souvent enrichie de déjections. Ces zones sont alors très favorables à la prolifération d’agents pathogènes (salmonelles, bactéries coliformes, …) et autres parasites et maladies (grande douve du foie, insectes vecteurs de la maladie de la langue bleue, …).
  • risques de chute, blessure ou noyade.

Il est vrai cependant que tous les accès de bétail aux cours d'eau n'ont pas les mêmes conséquences. Une grande densité de bétail à l'hectare, des berges peu abruptes ou fragiles ou encore un ruisseau de très petite taille sont autant d'éléments qui augmentent le risque de problèmes en aval. Un piétinement limité et très localisé peut, au contraire, avoir assez peu d'effet.

Il est important également de préciser que de grands efforts ont été faits par le monde agricole ces dernières années, notamment suite à la possibilité de financement, via ce même AGW du 17 octobre 2013, des investissements nécessaires à la pose de clôtures en vue d’empêcher l’accès du bétail au cours d’eau. Malheureusement, tout le monde n’a pas fait l’effort et certaines situations restent problématiques.

Pourtant des solutions techniques efficaces existent, de nombreux exemples en attestent ; les fiches techniques et autres documents de référence sont légion. Localement, les chargés de missions du Contrat de rivière Dyle-Gette sont dès lors disponibles pour aider et accompagner les agriculteurs dans cette matière en vue de définir en collaboration avec eux la meilleure technique à envisager pour régulariser leur situation.

D’un point de vue réglementaire, l’autorité mandatée pour faire respecter le présent Arrêté est le Département de la Nature et des Forêts du SPW (DNF). Les contrôles sont prioritaires en site Natura 2000; les autres sites seront traités au cas par cas.

photo 3

Autres atteintes : ouvrages dégradés, pulvérisations d'herbicide, entraves, …

Les autres types d’atteintes sont nettement moins représentés dans cet inventaire. Il n’en demeure pas moins important de les résoudre.

Pour rappel, les ouvrages d’art dégradés correspondent à tous types d’infrastructures construites par l’homme, liés au cours d’eau et en voie de dégradation : pont, passerelle, vanne, mur, buse, voûtement, … 88 points sont concernés dans l’inventaire.

La dégradation de ces ouvrages peut poser des problèmes en termes de sécurité mais également en termes d’encombrement du cours d’eau et donc d’inondation lorsque de gros morceaux entravent le courant. Rappelons qu’il incombe au propriétaire de l’ouvrage de le réparer ou de l’entretenir. Sachez donc que l’ouvrage appartient à qui en a l’usage : le pont d’un chemin privé par exemple appartient au propriétaire dudit chemin même si ce n’est pas lui qui l’a construit.

Au niveau du Contrat de rivière Dyle-Gette, une procédure pour la résolution de ces atteintes a été mise en place entre les communes, les gestionnaires de cours d’eau et la cellule de coordination. Voir alors l’article traitant du sujet dans cette même lettre d’information.

Pont Ramee

 

L’utilisation de pesticides en bordure des cours d’eau a des conséquences insoupçonnées sur la vie même au sein de la rivière (poissons et invertébrés). En effet, l’impact de ces produits n’est souvent pas visible directement et les quantités de résidus présents dans les eaux passent souvent inaperçus faute d’une quantification précise. Le fait de détruire la végétation va également fragiliser les berges sans parler de l’effet visuel d’une telle pratique (rien de plus beau qu’une berge pulvérisée, vous en conviendrez avec nous n’est-ce-pas ?).

Notons encore que toutes les catégories d’usagers sont concernées par cette atteinte (particuliers, agriculteurs ou même entreprise) mais que son importance dans le présent recensement est très probablement sous-estimée car le relevé des points noirs a été fait en hiver, pour des facilités évidentes de progression et de visibilité, mais ne permettant pas le relevé « exhaustif » des cas de pulvérisations en bord de cours d’eau (même remarque pour les dépôts de déchets ceci dit en passant).

Précisons encore que la réglementation à ce sujet a évolué récemment (courant 2014) et que ces nouvelles dispositions concernent tout le monde : privés, monde agricole et gestionnaire d’espaces publics. On ne peut plus pulvériser à moins de 6 mètres minimum des cours d’eau et autres surfaces en eau ; on ne peut plus pulvériser les trottoirs ou les allées de garage si ces dernières sont contiguës à un filet d’eau ; de fortes contraintes s’appliquent au niveau des espaces publics ; …

Là aussi les partenaires du CRDG se mobilisent : 43 actions du nouveau PA concernent l’usage raisonné des pesticides, principalement des campagnes de communication vers les particuliers, un contrat de captage ou encore la réalisation de soirées d’information et de conseils aux utilisateurs professionnels publics et agricoles.

Par définition, une entrave à l’écoulement freine, bloque ou du moins perturbe l’écoulement de l’eau d’un ruisseau. Tout type d’objet se retrouvant dans l’eau peut en fait constituer une entrave à un moment ou à un autre. Elles se créent par accumulation, généralement suite à un épisode pluvieux et/ou venteux (mais pas que), soit du fait d’un contexte hydromorphologique particulier (rétrécissement, …), soit à cause d’aménagements structurels non adaptés (pont, pertuis, voûtement, clôture en travers, …), voire à causes d’actes d’incivismes (déversement dans le cours d’eau, …).

Les conséquences d’une entrave peuvent effectivement être très importantes en termes d’inondations notamment. Toutefois, l’importance relative de cette entrave, et donc la nécessité d’intervention pour son retrait, doit être considérée à l’échelle du contexte local autour de celle-là en regard des risques qu’elle peut engendrer pour les biens et les personnes.

Si l’entrave se crée en contexte prairial ou boisé, sans qu’aucune habitation ne soit directement menacée par l’éventuelle augmentation du niveau de l’eau, mieux vaut ne pas intervenir et favoriser plutôt un épanchement des eaux dans ces habitats-là. En outre, la présence de bois mort dans le cours d’eau est plutôt à conserver car très favorable à l’écosystème rivière dans son ensemble … mais pas n’importe où. En effet, si l’entrave, ou son commencement, est située en contexte urbanisé ou en aval immédiat d’habitations riveraines, il est évident qu’une intervention dans un tel contexte se justifie. En outre, la gestion de certains ouvrages, comme des vannes par exemple, nécessite un suivi et parfois des interventions régulières pour les conserver fonctionnels.

Selon la catégorie du cours d’eau où se situe l’entrave, l’intervention incombera au gestionnaire de cours d’eau correspondant (cf carte). Seuls 49 PN correspondent à des entraves dans notre inventaire et toutes ces informations ont déjà été transmises à qui de droit.

  Carte categories Dyle Carte categories Gette

Les protections de berges dégradées correspondent à des aménagements visant à renforcer les berges d’un cours d’eau mais qui sont devenues vétustes avec le temps. Seuls les cas pouvant réellement poser des problèmes de sécurité pour les biens et les personnes ont été repris dans l’inventaire, soit 12 cas recensés. Tous sont du ressort de l’intervention du gestionnaire de cours d’eau concerné.

 

Enfin pour être complet, prenez connaissance d’une petite nouveauté de cet inventaire : l’existence d’un statut à part avec sa couleur propre pour les points noirs une fois résolus. Ces points apparaîtront donc en blanc sur la carte et, au fur et à mesure de l’avancement du prochain protocole d’accord, une vague blanche devrait donc se propager sur l’ensemble du sous-bassin Dyle-Gette !

Pour l’instant, avec 37 points résolus (plus que 3596 … gloups), il s’agit encore de simples ondulations à peine visibles à la surface de l’eau, pas même encore vaguelettes, mais gageons que d’ici novembre 2019, dans 3 ans, l’ondée sera devenue un véritable raz-de-marée !

A bon entendeur …

 

>>Pour consulter l'inventaire<<

Cliquez sur une zone pour accéder à l'inventaire de la commune concernée.

Carte inventaire Beauvechain Chastre Chaumont-Gistoux Genappe Court-St-Etienne Grez-Doiceau Hannut Hélécine Incourt Jodoigne Lasne Mont-St-Guibert Lincent Orp-Jauche Perwez Villers-la-Ville Walhain Ramillies Wavre Ottignies-LLN Rixensart La Hulpe

 

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Herbicides POPULAIRE
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Protéger notre eaux des pesticides POPULAIRE
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Carte catégories Dyle-Gette POPULAIRE
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