Des aménagements sur le Train à Grez-Doiceau

De nouveaux seuils enrochés ont été aménagés fin février dans le ruisseau du Train en vue de diversifier son cours (vitesse, hauteur d'eau, ...). Ces aménagements répondent à un double objectif d'amélioration des conditions de vie piscicole et de facilitation des entretiens du cours d'eau.

Des réalisations régionales de longue date

La présence de seuils enrochés sur le Train ne date pas d'hier. Les premiers ont été installés le long de l'avenue Comte Jean Dumonceau, dans Grez-centre, il y a déjà plusieurs dizaines d'années. Les travaux ont été réalisés par les services du SPW car la rivière est en 1ère catégorie à cet endroit, le point de classement se situant juste en aval de la confluence avec le ruisseau du Piétrebais. Ces aménagements faisaient suite à une démarche des pêcheurs locaux. Plus récemment d'autres aménagements de ce style avaient été ajoutés dans ce tronçon de rivière. Photo1

Ces aménagements sont en fait constitués de gros blocs d'enrochement disposés transversalement par rapport à l'axe d'écoulement du cours d'eau. Les blocs sont jointifs avec une échancrure +/- large ménagée au centre de l'aménagement. L'augmentation de la vitesse de l'écoulement est donc concentrée au milieu du cours d'eau permettant ainsi d'éviter une érosion trop importante des berges. Des blocs d'enrochement sont également disposés des 2 côtés des berges en aval immédiat du seuil pour limiter l'érosion régressive. Des variantes existent selon la disposition des pierres Photo2

 Au tour de la Province du Brabant Wallon

Début 2015, la société de pêche locale, la Truite grézienne, sollicite les gestionnaires pour la mise en place de nouveaux aménagements sur le tronçon juste amont, c'est-à-dire sur la partie du Train en 2ème catégorie. Nouvel interlocuteur donc, c'est la Province du Brabant wallon qui est concernée. Après des visites de terrain et diverses concertations/coordinations avec les gestionnaires de la Région pour des aspects pratiques et calendaires, car eux-mêmes devaient intervenir sur le cours d'eau, les travaux sont finalement effectués fin février 2016, juste avant l'ouverture de la pêche à la truite et ce conformément aux souhaits des principaux intéressés.

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Objectif double

Vous l'aurez compris, l'aménagement de seuils enrochés (ou « cascatelles ») enthousiasment particulièrement les pêcheurs. En effet, nos cours d'eau ont subi par endroits de fortes modifications, il y a quelques décades, pour mieux adapter leurs tracés aux exigences urbanistiques et agricoles. Ils s'écoulent en outre dans un contexte géographique argilo-limoneux à faible pente et sont de plus soumis à de multiples pressions (arrivées d'eaux usées, actes d'incivisme, coulées de boue, ...). Au final, tout ceci a contribué par endroits à une certaine homogénéisation des tracés, une perte de diversité des faciès d'écoulement et un important colmatage des fonds ; réduisant par là-même la capacité d'accueil des cours d'eau pour la faune et la flore, et donc leur potentiel piscicole.

Mis en travers du cours d'eau, à des endroits opportuns (en ligne droite par exemple), ces petits aménagements hydrauliques permettent d'augmenter ponctuellement la diversité des cours d'eau en faisant varier les vitesses et les formes d'écoulement, la hauteur d'eau et l'oxygénation. Les conditions de vie piscicoles s'en trouvent donc renforcées, au moins localement, ce qui espérons-le va profiter aux différentes espèces de poissons vivant sur ces tronçons.

Outre cet aspect bénéfique pour la faune piscicole, mais qui reste à étudier plus précisément, les gestionnaires de cours d'eau se sont vite rendu compte d'un autre effet positif de ces seuils dans le cadre de leurs missions. Ces seuils constituent en fait des pré-barrages qui vont avoir pour effet d'accélérer les vitesses d'écoulement en aval, au moins dans l'axe de l'échancrure, et de créer des zones plus calmes en amont. Ces dernières vont favoriser le dépôt d'une partie des sédiments alors en suspension dans l'eau. De même, des zones de turbulence en dehors de l'axe d'accélération du courant vont se créer et contribuer au dépôt des sédiments. Les seuils enrochés vont donc également servir à piéger les sédiments et réduire les besoins de curage en aval ...

Pour les entretiens, ce sera chacun son tour

Compte tenu de l'importante charge sédimentaire des cours d'eau du bassin Dyle-Gette, et notamment du Train, ces aménagements seront régulièrement, voire même rapidement, colmatés. Un suivi et des interventions régulières pour retirer les accumulations de sable seront donc nécessaires. Les différents protagonistes se sont utilement répartis les tâches.
Les pêcheurs de la Truite grézienne feront acte de vigilance et de surveillance, tant au niveau du bon fonctionnement des aménagements qu'au niveau de leur ensablement. Dès qu'un souci est constaté, une notification sera faite aux gestionnaires de cours d'eau. Ces derniers, quant à eux, et pour éviter de déplacer des machines deux fois sur place, s'arrangeront alors pour prendre en charge, chacun à leur tour, les travaux ponctuels d'entretien.
Une saine collaboration où tout le monde est gagnant !

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Photo : Jean-Pierre Flemal

Perspectives

D'autres « cascatelles » sur le Train doivent encore être placées, plus en amont entre Morsaint et Grez, là-aussi dans un secteur assez rectiligne. Les travaux n'ont pas pu se faire en même temps que les autres fin février car les conditions dans la prairie étaient alors trop humides. Soucieuse de rencontrer les souhaits des pêcheurs en évitant la période de pêche, la Province du BW a reprogrammé les travaux pour le début du mois d'octobre.
Plus d'illustrations : http://latruitegrezienne.blogspot.be/

Pour mémoire et par effet boule de neige, toujours à la demande des sociétés de pêche locales partenaires du CRDG, des aménagements du style avaient déjà été réalisés sur deux autres cours d'eau du bassin, depuis 2009 dans le Henri-Fontaine sur Orp-Jauche Photo7
et depuis 2013 dans la Grande Gette sur Incourt et Jodoigne. Photo8