Suite aux graves inondations et coulées boueuses qui ont secoué le Brabant wallon et la région de Hannut entre novembre 2010 et l'été 2011, le Contrat de rivière Dyle-Gette s'est tout d'abord exprimé par communiqué de presse en juillet .
L'étape suivante fut de réunir, le 11 octobre à Wavre, l'ensemble des partenaires confrontés à ces deux problématiques dans le cadre de leurs missions quotidiennes: décideurs politiques locaux, services communaux, administrations régionales et provinciales gestionnaires des cours d'eau..
Pour appuyer notre réflexion, nous avons invité des experts de terrain, régulièrement amenés à prodiguer leurs conseils aux acteurs de terrain (communes, riverains, agriculteurs).
Les communes ont réagi face à ces événements sans précédents pour certaines d'entre-elles. Tout d'abord aux moments les plus cruciaux, en période de crise. Les riverains des sites concernés par les inondations ont été secourus grâce à la mobilisation des différents services de secours, la gestion globale de la crise étant assurée par la Province du Brabant wallon. Il s'en est suivi une longue période consacrée au nettoyage des maisons, voiries et autres lieux fortement endommagés. Un soutien financier spécifique a été débloqué par la Province.
Par la suite, les autorités communales concernées ont pris contact avec les gestionnaires des principaux cours d'eau qui ont débordé. C'est ainsi que la Région wallonne et la Province du Brabant wallon y ont réalisé, entamé ou planifié une série de travaux destinés à curer et à réhabiliter les secteurs les plus touchés. Plusieurs anciens projets de retenues d'eau dans les vallées ont pu être relancés lors de ces concertations. Des dysfonctionnements ont aussi été constatés au niveau de certains ouvrages hydrauliques.
Dans l'Est du Brabant wallon, les Communes de Jodoigne, Orp-Jauche et Hélécine sont rentrées en contact avec les agriculteurs concernés par les coulées boueuses de cet été 2011. L'objectif étant, dorénavant, de pouvoir se prémunir de telles situations en garantissant une implication plus active de la part des agriculteurs qui cultivent sur les sites à coulées de boue récurrentes. A Jodoigne, après plusieurs inondations boueuses consécutives sur un même trajet, la Ville a pris l'initiative d'aménager plusieurs bassins d'orage provisoires, au bas des champs situés près du centre-ville .
Deux autres partenaires du Contrat de rivière ont pris des initiatives, plus en lien avec leurs compétences spécifiques : l'asbl Culturalité en Hesbaye brabançonne a organisé le 20 octobre une soirée d'information sur les phénomènes de coulées de boue. Le public invité était les agriculteurs et les communes du canton de Jodoigne. Quant au Département du Génie rural de l'UCL, il a rappelé son souhait de voir renforcé le partenariat sur les problématiques liées à l'eau entre l'Université Catholique de Louvain, les communes et la Province du Brabant wallon.
Si localement, diverses initiatives menées ces dernières années dans notre bassin Dyle-Gette ont eu pour effet d'atténuer quelque peu les conséquences des intempéries, il n'en demeure pas moins qu'un gros effort reste globalement à faire pour s'en prémunir plus durablement.
L'actualité récente nous pousse à renforcer les acquis et à développer les initiatives à l'échelle de l'ensemble du bassin versant.
Depuis plusieurs années, le plan PLUIES coordonné au niveau de la Région wallonne propose diverses solutions sur le plan de la prévention, mais les résultats concrets sur le terrain, au niveau local, se font attendre.
S'il a besoin d'être réactualisé dans une perspective plus réaliste, le plan PLUIES doit cependant rester la référence de base pour toute action en matière de lutte contre les inondations, grâce à sa vision globale et intégrée du phénomène.
La difficulté majeure de la mise en application du plan PLUIES au niveau local réside sans doute sur le fait que beaucoup de mesures préconisées supposent une bonne maîtrise sur le plan technique. La mise en oeuvre de ces mesures suppose aussi de réunir chaque fois autour de la table beaucoup d'acteurs et d'intervenants au profil diversifié. Enfin, certaines procédures administratives ou juridiques peuvent s'avérer fort lourdes.
Il résulte de toutes ces contraintes que, bien souvent, entre un épisode de débordement de rivière ou de coulée de boue et la réalisation effective des aménagements préventifs nécessaires....beaucoup d'eau ont coulé sous (sur !) les ponts et dans les rues !
Quelques mois après les événements funestes de cette année 2011, le Contrat de rivière Dyle-Gette a donc souhaité faire le point avec ses partenaires et aborder avec eux les pistes de solutions concrètes à mettre en oeuvre sur le terrain.
Mais les participants ont aussi pris l'initiative de formuler de nombreuses suggestions et propositions face aux problèmes rencontrés, ce qui démontre l'esprit résolument constructif qui a présidé lors de cette assemblée.
Suite aux 4 exposés introductifs de la matinée, les échanges entre les partenaires du Contrat de rivière ont d’abord porté sur des précisions ou compléments d'information.
Au cours des débats, l'AGW "subvention aménagements" (AGW 18 janvier 2007) et les services offerts par la cellule GISER ont été présentés de manière distincte, mais il est toutefois important de noter qu'il existe un pont qui relie les deux. En effet, l'étude agronomique proposée par GISER pourrait tout à fait servir de pré-étude, comme exigé dans l'AGW. L'avantage de cette solution serait que la commune n'aurait pas à avancer de frais puisque c'est un service gratuit proposé par GISER.
Le débat a ensuite pu mettre en évidence les principales difficultés (parfois sous la forme de contradictions) rencontrées sur le terrain pour mener des actions préventives et réaliser des aménagements destinés à retenir les eaux de ruissellement sur les versants cultivés et les eaux de débordement en fonds de vallées.
Des pistes concrètes ont été proposées pour contourner ces difficultés.
Les gestionnaires des cours d'eau sont régulièrement montrés du doigt. Ils n'ont cependant pas la tâche facile pour mener à bien leurs missions, tant le réseau hydrographique est dense.
Pour rappel, le bassin Dyle-Gette, ce sont pas moins de 213 cours d'eau nommés et 945 km de longueur cumulée de cours d'eau ! Quant aux nombre d'agents chargés de leur surveillance, on les compte presque sur les doigts de la main....
De plus en plus souvent, au gré des épisodes de fortes tempêtes et de montées des eaux, de nouveaux obstacles à l'écoulement surgissent ça et là, sous forme de troncs d'arbres ou de branches brisées tombant à l'eau.
Par ailleurs, les servitudes de passage le long des rivières et ruisseaux sont rarement respectées par les riverains, ce qui compromet sérieusement les possibilités de passage des engins de chantiers nécessaires pour effectuer les travaux d’entretien ou de remise à gabarit.
Mais de nouvelles visions viennent en réponse à ces constats, en matière de gestion des cours d'eau et de gestion des fonds de vallées :
En cas de refus de délivrance de permis d’urbanisme par l’autorité locale, les recours introduits auprès des instances supérieures aboutissent souvent à l’octroi du permis (même si ce n’est pas systématique). Par ailleurs, les données en matière de zones à risques ne sont pas faciles à maîtriser, tant chaque épisode de débordement apporte son nouveau lot d’information. La nouvelle carte officielle des zones d’aléa d’inondation (SPW) est donc attendue avec impatience par les communes.
En réponse à ces constats :
C’est le principal obstacle rencontré pour mener à bien les travaux nécessaires.
Différentes formules sont expérimentées par les gestionnaires :
quelle que soit la formule utilisée, être attentif au caractère juridique des mesures prises (ex : éviter de rentrer en concurrence avec les primes octroyées via d’autres politiques - MAE…-).
On déplore des pratiques agricoles néfastes, comme l’usurpation des bords de voiries et chemins appartenant au domaine public.
En labourant si près des voiries, les possibilités de disposer de zones tampons pouvant freiner les eaux de ruissellements et les coulées de boues sont bien faibles. Des règlements communaux et provinciaux existent pour contrôler ces incivilités, mais ils sont méconnus et parfois difficilement applicables. Pour en savoir plus à ce sujet, veuillez contacter votre contrat de rivière.
Quand des situations d’inondations sont redoutées, un système d’alerte avertit les autorités communales des risques de débordements de cours d’eau.
Toutefois, il semble que les informations communiquées par le SPW fassent défaut pour ce qui concerne plus spécifiquement l’évolution des risques dans les 12h (et plus) qui suivent.
Pour consulter l'ensemble des documents remis aux participants de la matinée du 11 octobre.